Pas plus que les témoignages ou les souvenirs, les données mesurables ne suffisent pour reconstituer un fragment du passé.
Elles n’en sont pas moins indispensables au chercheur qui, pour évaluer leur signification et leur portée, les rapprochera des chiffres ou des statistiques concernant des réalités comparables.
De ce fait, par le jeu de leurs références communes, l’analyse de l’historien sera rendue intelligible au lecteur.

Mais il existe souvent peu de références communes en ce qui concerne la période française en Algérie très mal connue du public de métropole. Pour peu que le chercheur se satisfasse du fait, les comparaisons s’établissent très souvent sans prise en compte de la spécificité de cette histoire et du décalage des réalités entre les deux rives de la méditerranée.

Il est en effet toujours possible d’affranchir les chiffres et les statistiques de la diversité du réel ou de la chronologie pour les faire servir à une certaine conception du « vrai » qui lui serait supérieur.

Dans la rubrique que nous proposons, il s’agit au contraire de fournir un ensemble de repères indispensables à connaître pour évaluer l’œuvre scolaire de la France en Algérie, qu’il s’agisse des bouleversements historiques du Maghreb ayant façonné la vie de la région avant l’arrivée des Français, de l’importance de l’évolution démographique, des crises économiques, ou encore des changements de régimes et de politique qui ont influé sur l’enseignement