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Eugène Scheer : la mission d'instruire.

E Scheer dans un village
                                        près de Bougie
 E Scheer dans un village
près de Bougie
Connaître et être connu ; reconnaître et être reconnu.

Eugène Scheer avait l'approche intuitive des hommes dont il partageait l'origine algérienne. Il ne cessait pas d'enrichir sa connaissance par une vie quotidienne passée avec eux, par la pratique des dialectes et l'étude du Coran, par des marches incessantes à travers le pays et les observations qu'il en ramenait.
Mais il était indemne de toute basse complaisance dans le but de se faire accepter.

D'autres, comme le Recteur Jeanmaire, ou Emile Masqueray, directeur de l'école des lettres d'Alger, sont plus connus. Mais la lucidité de ce simple instituteur, son pragmatisme, sa connaissance du pays, lui permirent de concevoir les bases de l'enseignement de « l'école indigène ». Petit berger dans les
                                        Hauts-Plateaux

Elle était destinée aux enfants qui ne connaissaient souvent pas un mot de Français, à ceux qui vivaient dans la montagne, la steppe, dans les villages reculés, ou même dans les caravanes nomades. Ses méthodes influencèrent par la suite l'enseignement dans le bled en général, et même celui des classes d'initiation.

Comme pour tous les instituteurs de cette époque formés au moule français, instruire ce n'était pas seulement apprendre aux enfants à lire, écrire ou compter et l'école indigène n'échappait pas à la règle. Il s'agissait de favoriser chez les élèves l'éclosion de personnalités autonomes et honnêtes, capables d'assumer leur vie et celle de leur famille.

C'est pourquoi la morale occupait une place importante. On y apprenait le respect des autres et le respect de soi qui passaient aussi par l'exigence de propreté et d'ordre.

L'exaltation de l'effort et du travail bien fait devait trouver son application immédiate dans la tenue des cahiers, et la réalisation de travaux manuels attentivement contrôlés. Les leçons de choses, de jardinage, d'hygiène, préparaient les élèves à leurs futures responsabilités. Le chant et le dessin n'étaient pas oubliés car ils concouraient à la découverte du « beau ».

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